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Le monde est au bord du gouffre (Dick le livre)

Résumé

Le monde est au bord du gouffre, mais Dick n’en a rien à foutre, il glisse comme une fleur sur les couilles de la vie. Autour de lui pourtant tous s’agitent : les veilles, leurs roquets, les flics, les cagoules pointues, les politiques, les fanatiques. Tous un grain dans leur caboche, une araignée collée au plafond, un cadavre dans le placard. Et si tous gravitent autour de Dick, c’est parce que Dick comme un aimant attire les tuiles. Alors les pôles magnétiques déraillent, les hémisphères cérébraux tressaillent, l’Ordre Mondial sur la faille. Et dans cette pagaille, sur la tangente, une inconnue file. Et cette inconnue, c’est Dick.


Univers Dickien et avis des lecteurs

Extrait gratuit de Dick le livre

Genèse

I

Dick n’en avait rien à foutre, il glissait comme une fleur sur les couilles de la vie. Ce jour d’ailleurs, il s’était cassé le majeur, et sur la douleur, pour évacuer, s’était contenté d’un trait grossier.

Une courte marche le séparait de son Doc en Chef. Alors dans la rue en direction il marcha, zigzaguant un peu, louchant sur son doigt. L’angle était obtus, mais la fracture, en contre-plongée, rendait une insulte bien tendue. Et s’il n’y avait rien de personnel un piéton s’indigna quand même : une réplique interdite claqua, sur quoi Dick salua courtoisement du chef, pour continuer sa carrière doigt en l’air.

Le passant lui, dans sa méprise, n’aurait pas tout saisit. Et retourné sur l’outrage ambulant, réfléchissant la scène, oublierait qu’un camion passerait là, tonitruant. Dans une dernière secousse il verrait Dick, comme un grand corps déglingué au loin s’ébranler.

II

Arrivé au cabinet médical, « Doc ! dit Dick, j’me suis pété l’doigt, matez ça ! ».

Le Doc en Chef était vieux d’à peine moins d’un siècle, et vu son âge indécent, ne voulait probablement pas mourir. Ou peut-être claquer un hi-score. Enfin, il travaillait encore, et là, de l’autre côté du bureau doctoral, regardait de travers le doigt de travers du patient travers. Et aussi bigleux soit-il, savait le bougre d’en face afficher un trauma trop vulgaire pour être le fruit du hasard.

Mais il en avait vu d’autres, sa vie était un long champ de bataille, et la plupart de ses patients, tombés au combat… Il laissa filer… et répondit à Dick selon les usages de son âge, d’un léger spasme tremblotant.

III

Ce n’était pas la première fois que Dick s’invitait à la consultation du Doc en Chef, et même si le Doc n’avait plus la mémoire de ses vingt ans, à minima, une empreinte résiduelle de ses patients résistait, toujours, fermement, quelque part enfouie dans son inconscient… Et pour ce que le Doc en savait, Dick survivait encore. Alors il ne demanda ni les raisons, ni les circonstances du trauma vulgaire, mais plutôt, d’un mouvement de main tremblotant, invita Dick à translater son problème vers le banc d’auscultation.

Avant de remettre le doigt de Dick à l’endroit, il mentit : « Attention, vous n’allez rien sentir ».

Un craquement sinistre s’ensuivit d’un court juron, d’une attelle, puis d’une note indiquant la dose à prendre le matin, le midi, et peut-être le soir aussi, peu importait de toute façon, le Doc en Chef savait, chaque patient avait sa limite de souffrance, après quoi s’ensuivait la mort, invariablement. Il gribouilla son ordonnance, tendit la note, dérida un sourire sans dent, et Dick n’en demandait pas tant, car il aimait bien son Doc en Chef : ce type lui faisait l’effet d’un reflet, il baignait dans le formol.

« Ok Doc… » dit Dick majeur en attelle. « Bon courage Doc. Je choppe un cacheton quand j’ai mal, et je repasse vous voir en cas de pépin. Et arrêtez de trembler comme ça merde à la fin… À plus Doc. »

ThibMan
5/5

Ce livre est époustouflant d’ingéniosité et on se laisse vite happer par le rythme haletant des aventures de Dick …

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